Ce que c’est :
Le micro-trottoir est une technique qui concerne le journalisme et qui consiste à interroger des personnes définies. En général, cela se fait dans la rue. Vous les interpellez pour leur poser une ou plusieurs questions afin de collecter leur opinion spontanée sur un sujet.
Pour chaque personne interrogée, la question est toujours la même.
La question posée peut être « ouverte », autrement dit que la réponse qui s’en suivra doit forcément être argumentée ou développée.
Exemple : « Que pensez-vous du réchauffement climatique ? », « pensez-vous que ses effets nous touchent directement ?»
En revanche on dit qu’elle est « fermée » lorsqu’on ne peut répondre que par « oui » ou par « non ». Mais ce dernier type de question-réponse n’est pas idéale à écouter en radio.
Exemple : « Aimez-vous les pangolins ? » ou « Buvez-vous habituellement du café ? »
A quoi ça sert ?
Un micro-trottoir sert à donner un aperçu de l’opinion publique à propos d’un sujet bien déterminé, dans un endroit donné. C’est le cas lorsqu’on cherche à connaitre l’opinion politique d’une population dans un pays précis.
Il permet en outre de situer les choses, d’être fixé au sujet de tel ou tel fait de société au sein de la population.
Également, la succession de témoignages par rapport à un thème donné lors d’un micro-trottoir permet d’enrichir un reportage radio ou de télévision. Généralement, ces différents témoignages sont incorporés dans un sujet traité.
Où le faire ?
Comme son nom l’indique le micro-trottoir est relatif au « trottoir », autrement dit dans la rue, à pied. Soyez stratégique de peur d’échouer avant d’avoir commencé votre projet de micro-trottoir.
Plus pratiquement encore, vous devez vous adapter aux déplacements des personnes que vous souhaitez interroger.
Dans l’hypothèse où vous voulez interroger des personnes sur la victoire de ce soir du PSG, vous n’irez pas dans un supermarché questionner des passants, non, vous irez à la sortie du terrain de foot qui a abrité la rencontre pour interroger les supporteurs et les spectateurs.
Autrement dit, vos sujets sont fonctions de l’endroit où vous devez aller pour interroger les gens. Si vous ne respectez pas cette règle simple, vous courrez le risque d’avoir des réponses vagues et hors sujets, ou pas de réponses du tout.
Les journalistes professionnels réalisent leur micro-trottoir le plus souvent sur les marchés ou dans des rues commerçantes là où il y a une grande diversité d’individus et donc une grande diversité de points de vue.
Également, Si vous êtes une radio locale, votre micro-trottoir intéressera en principe à votre localité et aux faits qui s’y déroulent. Cependant si c’est une radio nationale, elle ira un peu partout dans le pays pour récolter des témoignages de la population.
Si vous avez compris ce principe vous gagnerez à faire un bon boulot. En effet si votre projet est sérieux, les gens le percevront et ils n’auront aucun mal à s’arrêter pour répondre à vos questions. Il est donc important de communiquer, de laisser une empreinte au niveau local ou national. C’est un avantage à ne guère négliger.
Quel avantage ?
Le premier avantage la réussite de votre projet. En effet, si vous avez réussi à gagner des interventions intéressantes, votre projet est ben parti. Le reste du travail peut se faire au studio.
Ensuite, il est important de noter que nous vivons aujourd’hui dans une époque qui laisse beaucoup de place à la communication. C’est l’ère des médias et la course à l’information, qu’elle soit fondée ou non les gens n’y prennent pas vraiment garde. Il faut juste que la com soit bien faite pour attirer beaucoup de personnes.
En effet, vous allez rencontrer beaucoup de personnes. Et qui dit beaucoup de personnes, dit publicité, dit faire connaitre votre radio au plus grand nombre. En peu de temps vous serez perçu, vous serez jaugé, vous serez analysé par des gens qui ne vous connaissent pas forcément. Vous avez donc intérêt à rester courtois et professionnel quand vous vous présenterez à eux pour les questionner.
Comment faire ?
Vous devez disposer des moyens techniques adéquats. Un bon matériel pour un micro-trottoir efficace.
Un bon micro ou enregistreur numérique est utile. Un zoom H1,2 etc.
Habillez-le d’une bonnette. Le son est plus propre, plus clair et précis.
Evitez au maximum d’utiliser votre smartphone pour enregistrer. Ça ne fait pas sérieux, ce n’est pas professionnel. Sauf notamment en cas d’extrême urgence. En d’imprévu ou d’absence de micro.
Préparez vos questions ? rappelez-vous qu’en radio, on n’improvise pas, on se prépare en conséquence. Ecrivez-les ! en fonction de votre thème. Préparez par exemple une à cinq (5) questions, pas plus.
Evitez les questions fermées comme mentionné plus haut. Privilégiez les questions ouvertes.
En commençant, posez des questions simples auxquelles les personnes peuvent facilement répondre. Le but étant de mettre à l’aise votre interlocuteur et de faire en sorte qu’il ne soit pas stressé. Ainsi, il sera détendu, en confiance, et donc, pourra plus facilement répondre au reste de votre questionnaire.
Avant tout, n’oubliez pas de vous présenter, et de présenter votre radio. Ensuite dites leur quels sont les thèmes au sujet des questions que vous voulez poser.
Ex : Puis-je vous poser une ou deux questions au sujet d’une boisson locale en vogue ?
Vous n’interrogerez pas plus de 10 personnes, pour que le travail ne soit pas trop long.
Ensuite, rentrez au studio et insérez votre carte SD à votre ordinateur pour le traitement du son. Soyez ordonné, équitable, objectif et précis dans la manière d’agencer les interventions et les informations avant leur diffusion.
Restez objectif, c’est important. Car les médias aujourd’hui ne respecte plus cette déontologie. Et c’est un réel problème quand les faits sont manipulés par de tierces personnes influentes.
Limites :
Le micro-trottoir a ses limites. Comme on pouvait s’en rendre compte, il ne permet pas de se faire un avis bien documenté sur un fait ni même de savoir quelle opinion est la plus partagée par le plus grand nombre, l'échantillon de personnes interrogées étant trop faible. Malheureusement, il est souvent utilisé comme un instrument de manipulation de l’information.
Il est enfin décrié que le micro-trottoir met beaucoup plus en avant des opinions personnelles au détriment des informations vérifiées issues d’enquêtes plus poussées.
